Ouvrez le ban !
Le ban était à l’époque féodale la convocation des vassaux par le suzerain pour partir à la guerre. On appelait pour combattre le ban et l'arrière-ban. Plus tard, ce terme à désigné un coup de clairon, ou un roulement de tambour pour porter quelque chose à la connaissance de tous. Telle est la fonction de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.
Un mélange d’universel et d’identité française, c’est ce que la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 aurait dû être. Hélas, dans quelle référence placer la Cène re-visitée par des travelos, ou Marie-Antoinette qui porte sa tête coupée dans ses mains ?
La guillotine serait-elle inséparable de l’identité française ? La religion un thème de dérision ?
La France populaire, c’était Jean Dujardin lors de la cérémonie du Mondial de rugby, la vulgarité ce fut Lady Gaga qui a massacré la chanson de Zizi Jeanmaire.
Evidemment, il y a eu des moments de grâce, avec Celine Dion et aussi le cheval mécanique galopant sur la Seine, les danseuses sur perches, ou la prestation pleine d’humour de Mlle Nakamura avec les Gardes Républicains.
Ces impressions sont évidemment subjectives, mais si le sondage du Point attribue moins de 49 % de jugements positifs à ce spectacle, pour les lecteur du Figaro c’est 62 %, mais la Ministre Oudéa-Castera excipe d’un 80% produit par Harris. Winston Churchill disait qu’il ne croyait que dans les sondages qu’il avait lui-même truqués, on peut aussi simplement relativiser la photographie qu’ils présentent en fonction des échantillons et méthodes, ainsi que du moment où elle est prise. C’est-à-dire avant décryptage.
En l’espèce, il y avait beaucoup de subtilité sinon de subliminaire ou de perfidie dans les messages wokistes, et de très gros moyens pour en mettre plein la vue. A en juger par les commentaires, ici ou là, dans les médias, ceux qui ont su déchiffrer le discours n’ont pas apprécié. Ce qui n’a pas été assez relevé est que le caractère officiel de spectacle aurait dû être laîque et politiquement républicain. Ce qu’il n’a pas été. La parole de l’Etat laïque doit s’interdire de tourner en dérision des symboles religieux, et la République ne peut faire l’éloge de la Terreur. Le paradoxe n’a pas échappé à l’opinion internationale. Certains pays ont même censuré quelques passages de la cérémonie, et le CIO a fait marche arrière. Ce qui a déplu, c’est que cette prestation prenait le monde en otage d’une partie de la société française qui se croit avant-gardiste, mais n’est que goujaterie, vis-à-vis d’une autre partie de la population de ce pays et de la planète. Pour cette France mise à l’écart, Attal, évidemment auto satisfait, n’a eu aucun mot d’égards, présentant comme liberté artistique un militantisme agressif.
L’ambiguïté n’est pas une nouveauté dans le message olympique. En témoigne cette affiche pour Paris 1924, il y a exactement cent ans, qui ne peut pas ne pas évoquer le salut fasciste italien puis hitlérien depuis 1920, mais pouvait aussi faire référence au salut romain de l’antiquité, qui soit-dit entre parenthèses n’a aucun rapport avec l’Olympisme, mais rappelle les jeux sanglants des gladiateurs. Les compromissions de l’Etat avec l’idéologie révolutionnaire d’aujourd’hui qui est un réel fascisme, retrouveront les connivences d’hier avec le fascisme d’avant guerre dans les poubelles de l’Histoire. Espérons que l’on n’aura pas à passer par de semblables épreuves pour s’en affranchir, car une fois qu’ils sont parvenus au pouvoir, ces « démocrates de façade», spécialistes du bourrage d’urnes, il n’est plus question de les en déloger.
Les dès étant jetés de travers, Macron n’a plus qu’à prier pour qu’une pluie de médailles vienne faire oublier ce nouveau ratage. Le roi Midas changeait en or tout ce qu’il touchait, Macron semble-t-il porte la poisse. Il a fallu le grand talent et les efforts des sportifs français pour conjurer le signe indien. Il faut espérer que ces succès lui donnent un regain de popularité, car le Président de la République n’a jamais été aussi nécessaire à la protection des Institutions républicaines. Léon Marchand ou Teddy Riner sauveront-ils la France ? Leurs multiples médailles d’or, en tout cas, sauvent l’honneur.
Au demeurant, il vaut mieux ne pas parler d’or, ni d’argent, car la facture de ces jeux menace d’être pharamineuse. Toutes les retombées promises, comme celle de l’afflux de touristes et le pactole des locations privées se sont révélées chimériques. Les pertes de chiffre d’affaire des commerçants empêchés de travailler sont par contre bien réelles. Le retour à la dure réalité de la Dette publique promet d’être douloureux.
Comments