Paris 2024 : aux jeux olympiques des âneries en politique, palmarès provisoire
Une nouvelle discipline d’avenir est introduite à Paris 2024 : l’ânerie en politique. La palmarès en est éloquent.
Hors concours, car il a devancé et pour ainsi dire volé le départ : Emmanuel Macron pour sa dissolution surprise, surprenante, même pour lui.
Un « Oups ! » d’honneur, lui revient néanmoins.
La médaille d’or de l’ânerie est décernée conjointement à MM Attal et Mélenchon, ex æquo :
Gabriel Attal, pour son trait de génie entre les deux tours des législatives : « tout sauf le RN, même s’il faut voter pour les LFI, car eux ne risquent pas d’arriver au pouvoir ». Bien vu M. Attal, votre clairvoyance politique frise l’extra-lucidité. Avec vous, l’avenir du macronisme est assuré.
La première place lui est âprement disputée, car le soir du 7 juillet, à 8h05, le sieur Mélenchon, prenant tous ses concurrents de vitesse, déclarait : « Victoire, nous sommes arrivés en tête, nous allons désigner le Premier Ministre ! ». On aura apprécié cette double perle. En réalité, (1) le NFP n’a pas la majorité, tant s’en faut ; (2) le pouvoir suprême, légitime et légal, est dans la Vème République entre les mains du Président, qui nomme non seulement le Premier Ministre mais à tous les emplois civils et militaires, et qui promulgue les lois… ou pas. Le refus de signer a déjà été exercé par François Mitterrand, pour contrer Chirac ; à l’époque Mélenchon se disait socialiste.
La médaille d’argent est attribuée à Mme Castets qui somme le Président de « prendre ses responsabilités » et de la nommer Premier Ministre ! Elle n’a pas appris à l’ENA, d’où elle est issue, que « prendre ses responsabilités » signifie décider par soi-même et non se soumettre. Ânerie aussi de la part des médias qui présentaient sa qualité d’énarque comme une compatibilité, voire une affinité avec Emmanuel Macron, alors que c’est lui qui a supprimé cette école.
Médaille de bronze de la sottise, avec “hihan” de première classe, est décernée au groupe de saboteurs des lignes TGV de la SNCF qui embarrasse fort les NFP, après les invitations de Quatennens à marcher sur Matignon, et aussi les menaces de grève générale CGT de Mme Binet.
Au pied de ce podium, citons la meute bêlante (dans la mesure où une meute peut bêler) des journalistes qui se sont passionnés pour le feuilleton du choix du prochain Premier Ministre par les membres du Nouveau Front Populaire, comme si cela avait une importance quelconque.
La médaille de la grossièreté revient de haute lutte aux membres du NFP qui ont refusé ostensiblement de serrer la main au benjamin de l’Assemblée lors du vote pour les présidences, au prétexte qu’il s’agissait d’un élu NR. Avec une telle représentation, la démocratie française promet des jours heureux.
Premier accessit de la sottise, érigée en art de sauter à pied joint sur un râteau, décerné à Laurent Wauquiez et Gabriel Attal qui pour priver les RN de postes clés à la Chambre, les ont abandonnés aux LFI. Ceux qui ont bordellisé l’Hémicycle sont récompensés et invités à continuer de plus belle. Une telle demi-habileté manœuvrière laisse le citoyen mi-rêveur, mi-inquiet.
Second accessit de la lourde bourde est décerné à Marine Le Pen qui rivalise avec les NFP pour annuler la réforme des retraites. Elle n’a pas compris que le rejet du second tour des législatives est dû, pour une large part, à la démagogie de son programme économique, et persiste dans l’erreur, ruinant ses efforts méritoires de dédiabolisation.
Une médaille de la honte pour les LFI qui dénoncent un prétendu “génocide à Gaza”, faisant injure par cet abus de langage aux victimes de réels génocides, les Arméniens, les Juifs, et les Tutsis… Ils portent aussi préjudice aux Palestiniens en les assimilant aux tueurs du Hamas, car ce sont eux que les Israéliens s’emploient à éradiquer.
Médaille en chocolat de la mauvaise foi au représentant de Reporters sans frontières qui se félicite de la suppression de la chaîne C8 et reproche au groupe Bolloré de transgresser les règles du pluralisme, qui bien entendu doit être limité et conforme aux frontières fixées par les gauchistes du service public. Grâce à ce personnage, la France est le seul pays au monde où une association de journalistes plaide pour la censure !
Prix spécial du jury dans catégorie sottise étrangère : Les Trumpistes qui reprochent à Kamala Harris de ne pas avoir révélé la déficience cognitive de Joe Biden, alors que c’est dans un accès de lucidité hors du commun et digne d’éloges que ce dernier a renoncé à se représenter.
Comme pour toute compétition, il y a un classement off. Le prix de l’esprit d’à-propos est remis à François Hollande, l’homme qui fait pleuvoir, qui aurait dû s’abstenir d’assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux sur la Seine, lui absent, il n’aurait peut-être pas plu… autant. Simple mention pour l’avocat Dupond-Moretti qui aurait pu déclarer : je retrouve mon cabinet innocent, car j’ai été relaxé, tous ceux qui n’ont pas été poursuivis ne peuvent en dire autant. Encouragements pour Gabriel Glucksman qui après s’être déshonoré en soutenant le pacte NFP avec les antisémites de LFI, essaye de se faire oublier.
La cérémonie d’ouverture des Jeux aura, elle aussi, dépassé le “mur du çon”, comme on dit au Canard enchainé… l’éloge de la guillotine avec Marie-Antoinette sa tête coupée dans les mains, a choqué jusuqu’à Mélenchon, c’est tout dire. La version drag queen de la Cène, comme proclamation du droit au blasphème, rappelait que l’Etat ne peut être blasphémateur sans devenir militant anti-religion et violer sa propre loi de laïcité. Les explications et dénégations des responsables n’y changent rien, c’est ainsi que la prestation a été reçue jusque dans les pays étrangers.
Une mention particulière, enfin, pour les idiots utiles donneurs de leçons qui interdisent que l’on déplore des présentations anti-chrétiennes sous peine de ne pouvoir se plaindre des Islamistes qui condamnent à mort les caricaturistes de Charlie Hebdo. C’est mettre sur le même plan, la critique verbale avec le meurtre sanguinaire, le porte-plume avec la Kalachnikov, la liberté de blâmer et celle de tuer.
Enfin, citons les idiots inutiles qui se lamentent de la trève politique qui est pourtant une tradition française. Entre le 14 juillet et le 15 août, les Ministres en vacances ont toujours simulé d’être disponibles. Evidemment, cette trève des déconfiseurs a été demandée par le Président, ce qui la rend intrinsèquement critiquable. Bon courage, encore, au prochain Président qui aujourd’hui appelle à la démission de Macron pour cause d’impopularité et de perte de majorité absolue, et demain aura toutes chances de se trouver dans la même situation.
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