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Quatre paralogismes bien tempérés

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 20 déc. 2021
  • 2 min de lecture

Dans chaque problème qui se présente aux esprits ouverts qui veulent se faire une opinion personnelle, il se cache un paralogisme, que l’on a intérêt à considérer avant de se prononcer. Nul ne contestera que l’immigration est une question difficile à saisir, de même que la dette publique, ainsi que le sont l’Union européenne, et la crise sanitaire covid-19. Voici quatre paralogismes (i.e. "erreurs de pensée") qui aident à s'éclaircir les idées.


1- Le cocktail picon-citron-curaçao de César, est à relire avant de s’exprimer sur l’immigration.

Voici ce qu’en dit Marcel Pagnol:

« CÉSAR (à Marius) - Eh bien, pour la deuxième fois, je vais te l'expliquer, le picon-citron-curaçao. Approche-toi ! Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un GRAND tiers d'eau. Voilà.

MARIUS - Et ça fait quatre tiers.

CÉSAR - Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris.

MARIUS - Dans un verre, il n'y a que trois tiers.

CÉSAR - Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers.

MARIUS - Eh non, ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois tiers.

CÉSAR - Alors, explique-moi comment j'en ai mis quatre dans ce verre.

MARIUS - Ça, c'est de l'Arithmétique. »

En matière d’immigration tout est affaire de dosage.

Si l’on invoque le principe d’humanité et celui de solidarité comme des absolus, ou de l’intérêt économique que l’on applique ou pas, le problème est sans solution. Il n’y a de voie de sagesse qu’en maniant ces principes essentiels avec discernement. C’est à dire sans faire déborder le shaker, si l’on y met trop de tiers.


2- Le supplice de Vlad l’empaleur qui finit bien plus désagréablement qu’il ne commence, explique bien le problème de la dette publique.

Dans un premier temps, l’Etat qui s’endette peut déverser ses bienfaits sur une population qui est surprise de cet agréable traitement. Au-delà de ses espérances. Mais très au-delà. Car bientôt, les prix flambent, c’est l’inflation, et après elle les taux d’intérêts montent, puis la dette étrangle le Trésor public qui doit revenir sur ses largesses.


3- La chaîne dont tous les maillons sont faibles est plus solide que celle qui n’en a qu’un. C’est une bonne image de l’Union européenne qui n’a que des défauts, mais dont aucun ne lâche… depuis le Brexit de l’UK qui se croyait un maillon fort dans une chaîne faible.


4- Dans la tourmente de la pandémie de la covid-19, on constate que les vérités se succèdent et se contredisent. Pourtant jamais l’on a pu assister à un tel foisonnement de jugements définitifs, d’opinions à l’emporte pièce. Le moindre des commentateurs a des avis, les siens, et n’en démord pas. L’image qu’il convient d’avoir à l’esprit est celle de Nathanael, l’homme qui perdu dans le brouillard s’orientait en marchant vers une étoile qui n‘était autre que la lanterne qu’il tenait au bout de son bâton de pèlerin.



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