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To vaccine or not to vaccine, that is the question

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 5 déc. 2020
  • 3 min de lecture


Boris Johnson le proclame : grâce au Brexit, les Britanniques ont pu, en s’affranchissant des normes européennes, être les premiers pour la mise en oeuvre du vaccin anti-Covid-19.


Etrange argument. Quelles précautions jugées nécessaires sur le continent auraient-elles été négligées Outre-Manche ? 200.000 Anglais se sont jetés dans la Tamise pour avoir tenté la mauvaise impasse. Tous les bridgeurs le savent.

Nous avons hate que le vaccin arrive, mais pas forcément de se vacciner. Somme toute : Tirez les premiers, Messieurs les Anglais ! Nous verrons bien si vous ne vous tirez pas une balle dans le pied.


Dans la course au vaccin les premiers auront été les Chinois, puis les Russes, Johnson n’est pas premier, il prend seulement position sur le podium de dirigeants peu recommandables.


Il ne faut pas confondre vitesse et precipitation, dit l’adage. Dans notre pays, où le principe de précaution est constitutionnel, il n’est pas envisageable de prendre des raccourcis. Cela devrait rassurer les Français, ils restent; cependant, sceptiques.


Le problème qui obsède les médias est la défiance des Français envers la vaccination. Faux débat s’il en est, car il semble qu’il y aura plusieurs vaccins de principes différents. Sans s’arrêter à ce détail, l’idée de la Haute Autorité de Santé de vacciner en premier les résidents d’EHPAD est brillante. On est tenté de dire : pour une fois. En effet, si le vaccin est mortel, on le saura vite, et les intéressés n’y perdront pas grand chose. En revanche, cela permettra de ne pas vacciner les autres. Si les vieux résistent au vaccin, on pourra y aller franchement.


Sur le plan statistique, c’est imparable. Mais sur le plan éthique, il y aurait beaucoup à dire. On ne nie pas le côté farce, mais côté fair play ça laisse à désirer, dirait un Tonton flingueur. Le consentement libre à la vaccination est loin d’être assuré dans les EHPAD. Quand les vieux ne servent plus à rien, ils peuvent encore être recyclés comme cobayes. Si la maladresse était une discipline olympique, nos hauts dignitaires de la santé auraient la médaille d’or.


Le premier prix du cynisme aura été, en tout cas, remporté de haute lutte par notre Gouvernement qui transfère aux médecins de ville la charge de vacciner, c'est à dire de convaincre leur patientèle qu'il faut faire confiance à une médication dont les dirigeants ne veulent pas prendre la responsabilité. On peut s'étonner que ces mêmes dirigeants n'ont pas le courage de faire comme nos voisins Allemands, c'est à dire, organiser des vaccinodromes géants. S'il existe quelques cas malheureux, le responsable sera le médecin, ce même praticien qui était jugé incompétent quand au plus fort de la pandémie on leur interdisait de prescrire tout traitement.


On voudrait pouvoir continuer à prendre la question vaccinale avec humour, mais Alain Fischer, le Monsieur Vaccin nommé par l'Etat n'inspire pas la certitude. Lui aussi, émet réserves sur restrictions. Ayez confiance dit le Serpent Kaa du Livre de la Jungle. Mais comment faire confiance à des gens qui n'en ont guère ?

Le procédé est lamentable, mais il vaut mieux en définitive que la vaccination soit transférée aux médecins de ville. Car si MM. Véran, Salomon et Castex se tiennent à l’écart de l’organisation de la campagne de vaccination, celle-ci aura une chance raisonnable d’être une réussite. S’ils y mettent la main, on peut s'attendre au pire et les complotistes gagneront encore une fois la partie.

Dans cette conjoncture, merci Monsieur Johnson, merci de prendre les devants et de servir d’éclaireur dans une aventure où rien n’est joué, ni l’efficacité des vaccins, ni leur innocuité, ni la durée d'immunité, avec, ironie suprême un vaccin Pfizer fabriqué en Belgique, dans cette Union Européenne honnie.


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