Un homme à l'aise

Dans son discours d’éloge national le Président Macron dit que chaque Français se reconnaît dans Jean-Paul Belmondo. On peut en douter, l’acteur était à l’aise dans tous les rôles tragiques, comiques ou d’action, sans doute ce que les Français voudraient être, mais certainement ce qu'ils ne sont pas.

Nous sommes parfois arrogants, ce que n’était jamais Bébel, entier de caractère, mais pas méprisant. Nous sommes souvent timorés et reculons devant les défis du monde qui va, ce que ne faisait jamais Belmondo, toujours vaillant. Nous nous prenons toujours trop au sérieux, à la différence de Jean-Paul qui avait le second degré bien installé dans sa gouaille. Un homme à l'aise qui souriait en serrant ses poings de boxeur, voilà un portrait peu ressemblant pour que l'on s'y reconnaisse.

Il était, peut-être, tel que nous voudrions être, mais vraiment pas tels que nous sommes, et c’est pour cela qu’il nous épatait.

Non conventionnel par sa nature, il était encore à l’aise dans la cour des Invalides, malgré la présence de tous ces militaires en fanfare qui par leurs tambours funèbres donnaient à la cérémonie un côté surréaliste.

Alors, salut l'artiste !