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Une Bastille à démolir







Emmanuel Macron s’agace de la mollesse de la campagne de son camp pour les élections européennes, il n’a pas compris que les thèmes géopolitiques qu’il a développé ne motivent pas les électeurs, et surtout que nombre de Français ne veulent pas élire des députés qui promeuvent l’Union, mais défendent leurs intérêts dans l’Union.


Le constat d’une nation en proie à la tyrannie d’une élite dépassées par les réalités qu’elle n’a pas apprises à l’école et se trouve en conséquence incapable de concevoir vaut pour la France, malade de technopathie, mais aussi pour l’Europe.


La France cependant se soigne. Le déni, le wokisme, le multiculturel, dont  l’élite des 5000 a été imbibée à Sciences Po et gavée à l’ENA, tous ces maux délétères n’y sont pas guéris, mais au moins ils sont dénoncés. La haute fonction publique y a perdu son statut d’infaillibilité. Le Service public, sa prébende réservée, est de plus en plus interrogé et pris en défaut. L’intérêt général, thème il y a peu confisqué par elle, est de nouveau sur le tapis du débat démocratique.


L’Europe est dans la même situation que la France d’il y a dix ans. Les technocrates et les politiques médiocres y font, entre eux, se réfugiant derrière une complexité savamment entretenue, une loi qui est devenue étrangère aux peuples d’Europe et les insupporte.


Pourtant, l’Union est une nécessité pour les Etats du vieux continent dans un monde où les grands ensembles mènent des politiques agressives. La souveraineté européenne est un leurre, mais elle pourrait être une amplification de la souveraineté de chaque membre de l’Union.


Les tares de l’Institution résident dans le personnel qui y fait la loi. Il suffirait de deux changements pour réformer l’Union.


D’une part, il faudrait débarrasser l’Europe des agents sclérosés de sa haute fonction publique, pour la rendre attentive aux réalités du monde présent. De l’autre, il conviendrait de se soucier de la qualité des représentants élus, et cesser de considérer l’Europe comme un pis aller où se retrouvent les laissés pour compte de chaque parti.


Il appartient aux peuples européens de s’occuper d’une institution qui, qu’on le veuille ou non, se trouve être le niveau pertinent d’efficacité pour maîtriser son destin. Contrairement à ce que l’on répète à l’envi, il existe bien un peuple européen, il suffit de regarder le monde autour pour s’en convaincre.


Ce peuple européen est, certes, divers, mais son fond de culture chrétienne, et humaniste le rend bien plus cohérent que bien d’autres.


L’erreur des euro-sceptiques a trop longtemps été de rejeter le bébé avec l’eau du bain, et surtout de laisser le champ libre à de prétendus pro-européens qui ne rêvent que d’effacer les souverainetés nationales.


Il faut s’occuper de l’Europe, car elle s’occupe de nous. Sans toutefois se tromper de combat. Aujourd’hui, l’euro n’est plus en question, l’Union est aussi un fait politique irréversible.


La responsabilité politique et la maturité, exigent que les partis développent un discours de solidarité pertinente respectueuse des diversités d’intérêts des Etats.


Mais la technostructure européenne doit être réformée d’urgence. Un coup de balai est nécessaire. Pour cela, il faut s’intéresser à l’Europe et à l’élection de son Parlement, où il n’est pas anormal d’envoyer ceux qui défendent les intérêts nationaux, comme l’ont toujours fait les Britanniques.


Laisser les commandes à ceux qui veulent à personnel constant imposer le fédéralisme, serait une coupable démission.


Pas moins d’Europe, mais mieux. Cependant, mieux n’est pas plus. C’est rendre la parole aux peuples et c’est remettre à sa place une classe de tyranneaux qui bâtissent une forteresse qui ressemble à une Bastille à démolir, si l’on veut que l’Union redevienne une démocratie.


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