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Une époque formidable

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 30 déc. 2024
  • 3 min de lecture






L’année 2024 se termine, une autre commence, et comme le canard de Robert Lamoureux, la menace de censure est toujours vivante. Pathétiques, des ministres qui ne feront pas long feu, exposent en détail une politique qu’ils n’auront pas, ils le savent, le temps de mettre en œuvre.


2025 va commencer sous le signe de l’éphémère. On y prévoit, des gouvernements qui tombent comme feuilles mortes, une nouvelle élection législative, et certains prédisent présidentielle, le tout sur fond de pochette surprise judiciaire.


On a vécu une fin d’année de cauchemar avec une Assemblée paralympique où rivalisaient, au Palais Bourbon, les malvoyants chroniques qui vont vers la faillite en klaxonnant, les handicapés moteurs partisans du grand bond en arrière, les sourds malheureusement pas muets, les unijambistes entêtés à  courir le marathon à cloche-pied, avec pour horizon trente mois qui paraissent une éternité. Tout ce monde, qui s’est auto-ligoté dans les liens de lignes rouges aussi  factices que malencontreuses, aurait été pitoyable s’il n’avait compromis le sort du pays en le paralysant. À contre-emploi, les handicapés de droite se sont ingéniés à inventer de nouveau impôts, eux qui n’en voulaient surtout pas. Les autres, politiciens de petite taille, pour ne pas dire nains, prônaient le pouvoir d’achat qui en l’absence de croissance ne tient que  par la dette et le déficit publics que par ailleurs ils déplorent. Pour les qualifier, même le Capitaine Haddock aurait manqué de vocabulaire.


Ce ne fut, au fond, que le retour des politicards. « Humains trop humains », nous murmurait à l’oreille le fantôme de Nietzsche derrière sa triste moustache qui rappelait les années noires du siècle passé. Cette Cour des Miracles parlementaires où chacun vendait père et mère dans des marchandages indignes, se parait du noble nom de Chambre des Députés. L’intérêt supérieur de la France, y aura été le dernier souci des représentants de la Nation.


Il n’y avait pas de pilote dans l’avion. Avec Macron, on avait cru à la métamorphose des cloportes, qui ordinairement vivent tapis dans les soupentes des cabinets ministériels et y concoctent sournoisement la loi. Ces technocrates avaient la bonne solution pour tout. La meilleure de droite et de gauche. Hélas, celui qu’ils avaient désigné comme leur plus talentueux  représentant, aura été le premier, crise après crise, des Gilets jaunes à la pandémie, à dénoncer leur incompétence.


Ces gens qui devaient servir l’Etat ne faisaient qu’en vivre et en profiter. Ils ont tué le Service public, la religion qu’ils étaient censés pratiquer et défendre. Ils étaient la médiocratie des méritants. Leur échec patent aura permis aux maitres-queux de la cuisine électorale de revenir aux affaires par les urnes. Aucun parti n’y a gagné, mais tous se sont fait de belles têtes de vainqueurs. Dans l’hémicycle, tel qu’il est, la France est un bateau ivre, et les Français ont le mal de mer.


Vers quelle élite se tourner pour l’année qui vient ? De qui souhaiter la victoire ?


Le menu électoral n’aiguise pas l’appétit. Les raisons de rejet prédominent sur celles d’adhérer. Les Français devront cependant se défier de leur mauvaise humeur. Le vote négatif est souvent l’assurance du pire.


Chacun souhaite que revienne le bon sens et la mesure, sans savoir où les dénicher. Quand tous les choix paraissent mauvais, il faut se fier au raisonnable, pas aux faiseurs de pluie. La toxicité d’un élu est inversement proportionnelle à la quantité de promesses qu’il fait… on peut se fier à cette loi.


Certes, la France n’est pas le seul pays qui est chahuté par l’histoire, cette actualité qui dure ; rares sont les Etats épargnés par les épreuves, mais est-ce une consolation ou un surcroît d’inquiétude ?  On ne peut être rassuré quand des dirigeants demi-fous agitent la menace nucléaire, quand la guerre mondiale devient une option, quand les narcotrafiquants prennent le pouvoir dans toutes les banlieues, quand la civilisation occidentale (y en a-t-il une autre ?) est déclarée mortelle, quand la mauvaise religion chasse la bonne…


Décidément, nous vivons une époque formidable, mais au sens littéral, c’est-à-dire qui inspire l’effroi. C’est pourquoi, l’année 2025 ne pourra que nous décevoir en bien, comme l’on dit avec saveur chez nos chers amis Belges.








 
 
 

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