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Vivre avec la covid : la piqûre ou le cercueil

  • Photo du rédacteur: André Touboul
    André Touboul
  • 22 déc. 2020
  • 3 min de lecture



La positivité d’Emmanuel Macron à la covid a permis d’assister à un festival de balourdises, mais aussi de clarifier une question de fond : pouvons-nous vivre avec le virus de la covid ?

Pour les uns le President avait été imprudent, ils l’affirmaient péremptoirement bien qu’ignorant totalement quand et comment la contamination s’était produite, comme si le respect des gestes barrière pouvait garantir, à ceux qui ont une vie professionnelle chargée de rencontres, une totale garantie d’immunité. Si lesdits gestes étaient si parfaits que cela, il y aurait déjà belle lurette que la pandémie aurait été mise sous contrôle.


D’autres reprochaient une imprudence caractérisée par le fait pour le Président d’avoir assisté à un diner de 12 personnes de sa majorité alors que la communication officielle préconise de se limiter à six. Ces censeurs ne savaient pas dire dans quelle salle le repas s’était tenu, ni à quelle distance se tenaient les convives. Ils omettaient de préciser que la « règle des six » est une recommandation et non une obligation.


Plusieurs, fustigeaient l’imprudence du Président qui aurait contaminé des dizaines de participants à une réunion internationale dont des chefs d’Etats étrangers. A les entendre on frisait l’incident diplomatique.

Quelques facétieux demandaient si le Président avait téléchargé l’application « Tous anti covid » qui permettrait de localiser tous ses cas contacts, démontrant ainsi leur ignorance des agendas présidentiels qui sont millimétrés, et le fait que lorsqu’ils rencontrent des personnalités étrangères, celles-ci ne savent même pas ce qu’est notre glorieuse application de géolocalisation dont l'efficacité est proche de zéro.


Peu de commentateurs se faisant constitutionalistes, posaient la question, avouons-le prématurée, de la vacance du pouvoir, ne s’arrêtant pas au Président, mais balayant d’un revers de la main le Premier Ministre, à l’isolement comme cas contact. Dans un pays habitué désormais au télétravail, cette inquiétude n’avait pas de sens. Sauf à prévoir un empêchement du chef de l’Etat, d’exercer ses fonctions ce qui suppose une maladie invalidante au point de lui interdire de manifester sa volonté. Dans ce cas se serait le Président du Sénat qui serait chargé par la Constitution d’assurer l’intérim. C’est sans doute pourquoi, Emmanuel Macron a tenu à publier une vidéo, démontrant qu’il était, certes, malade, mais en état de gouverner.


Dans les rangs des gazetiers people on observait que la première dame Brigitte Macron était elle aussi à l’isolement, ajoutant avec perfidie que vu son âge, c’était prudence.


La seule voie qui ne semble pas avoir été explorée, parait être celle de ce que nous apprend cette contamination présidentielle. Vivre avec la covid nous a-t-on dit et prédit. Mais si même le Président n’est pas à l’abri de la maladie, comment pourrions nous vivre avec le virus, sans, un jour où l’autre, la contracter. Si la présidentielle mésaventure, qui en restera à ce stade, vu son âge, nous a appris quelque chose, c’est qu’il n’est pas question de vivre avec le virus, mais s’il n’est pas vite vaincu par un vaccin, il faudra mourir avec lui. En d’autres termes, ce sera pour les populations à risque : la piqûre ou le cercueil.

En somme, la covid du pouvoir, c’est la covid au pouvoir. Aucune précaution ne nous protégera, aucun geste, aucune barrière, aucun masque, aucun gel alcoolique, le Président nous l’a lui-même affirmé et nous n’avions aucune raison de mettre sa parole en doute, il a été très prudent. Et nous comprenons que nous sommes, quoi que nous fassions, en danger, pour certains de mort, ou de contracter une maladie gravement invalidante, et dans bien des cas fort désagréable.


Les débats relatifs aux effets secondaires, sur l’étendue de l’immunité deviennent surréalistes. Sauf à comparer les performances des différents vaccins, il serait insensé de négliger une chance d’échapper à un mal qui ne fait aucun cadeau, et contre lequel les armes défensives, dites barrières, dont nous disposons sont loin d’être fiables.


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